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Famille SerbeDouble click to edit

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Accompagnée de son mari, Alexander, de son fils, Daniel (6 ans) et de ses deux filles, Milena (10 ans) et Angela (9 ans), Olivera a quitté sa Serbie natale il y a sept mois, pour rejoindre la France en bus. Ils vivent depuis au bidonville Edmond-Esmonin à Grenoble. 

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Milena et Angela sont scolarisées au sein d’une école de l’agglomération, respectivement en CM1 et CE2. Toutes deux regrettent « avoir perdu leurs amis » restés en Serbie et expriment leurs difficultés pour s’en faire de nouveaux notamment à cause de la barrière linguistique. Olivera et Alexander se réjouissent de la scolarisation de leurs filles qui devrait permettre à ces dernières d’obtenir la nationalité française d’ici quelques mois. 

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Milena et Olivera

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Angela

Daniel et Milena

Mica et Zorca 

Boyana

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Boyan

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Alexander, Boyan et Mica

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Angela et Zorca

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Mica, Daniel et Boyana

Les deux familles qui se revendiquent « serbes » et « tsiganes », passent l’essentiel de leur temps ensemble. « La journée, nous ne faisons rien de spécial. Nous discutons entre nous, nous veillons sur les enfants, nous remplissons des papiers pour obtenir des aides, nos maris jouent aux cartes, bricolent, etc. », traduit Angela. Assis sur des chaises de jardin et de camping usées, les deux familles expliquent avoir construit elles-mêmes leurs cabanes à partir de palettes et de bâches récupérées. 

Cousine d’Olivera, Zorca vit en France depuis 6 mois, avec Mica, son mari, Boyan, leur fils de 10 ans, et Boyana, leur fille de 6 ans. Dès leur arrivée, ils ont rejoint leur famille au sein du bidonville grenoblois. 

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Angela et Olivera

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Boyana et Mica

Famille kosovare

Les familles d’Olivera et Zorca ont quitté la Serbie à cause des conditions de vie difficiles et dans l’espoir de trouver un avenir meilleur en France. « Nous avons été conseillés par d’autres Serbes, retournés au pays. Nous avons également de la famille serbe qui vit à Grenoble depuis 3 ans », traduit Milena. Avec 21,6% de la population active sans emploi en 2014, la Serbie détient un des taux de chômage les plus élevés d’Europe. Le salaire moyen s’élève à environ 400 euros. 

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Daniel, Alexander et deux membres de leur famille

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Boyana et Sylvana

Famille kosovare

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Tania, Jelena et Angela

Arrivée il y a 6 mois au bidonville d’Esmonin, Tania a quitté le Kosovo avec ses filles, Jelena (6 ans) et Angela (3 ans et demi). Elle laisse derrière elle son mari « violent » ainsi que quatre de ses enfants. Tania et ses deux filles vivent dans un cabanon de deux pièces d’environ 10 m². Elles ont entassé dans une première pièce tous les objets - vélos, électroménager, jouets, etc. - qu’elles ont pu récupérer dans des déchèteries. La seconde pièce, meublée avec un canapé, une table de cuisine et un poêle installé par un habitant du bidonville fait office de chambre-salon-cuisine et salle à manger. 

Angela

Malgré le dénuement de son domicile précaire, Tania préfère vivre en France. « Les conditions de vie au Kosovo sont dures. Je voulais offrir un avenir meilleur pour mes filles. » « Historiquement » serbe mais majoritairement peuplé de Kosovars albanais, le Kosovo reste politiquement instable. Même si elle s’est proclamée indépendante en 2008, la République du Kosovo ne bénéficie toujours pas d’un statut unanimement reconnu à l’international. Pour le gouvernement serbe, le territoire de plus de 1,8 million d’habitants lui appartient. Il constituerait une province serbe dotée d’une large autonomie. Economiquement, le Kosovo connaît un taux de chômage avoisinant les 30%.

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Tania

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Jelena, Angela et Tania

Au quotidien, Tania s’occupe de ses filles. « C’est du travail car elles sont très dynamiques », souffle-t-elle dans un sourire. « La plus grande va à l’école », poursuit-elle fièrement. Le reste du temps, Tania jongle entre la recherche de nourriture, la récupération d’objets, le ménage, le remplissage de formulaires administratifs. « Je ne travaille pas pour le moment car je ne parle pas français. » Sans revenu, il lui est parfois difficile de joindre les deux bouts. « Même trouver à manger devient compliqué. »  Elle peut néanmoins compter sur l’aide sociale à l’enfance octroyée par le conseil général de l’Isère, sur les repas offerts par certaines associations comme les Restos du cœur, ainsi que sur la générosité de certains riverains qui donnent vêtements et vivres aux habitants du bidonville. Sans oublier Roberto, un Kosovar vivant dans une tente voisine à sa cabane. Il l’aide financièrement grâce à l’argent qu’il tire de la vente de ferraille récupérée ici et là. Tout comme ses voisins serbes, Tania ne sait pas combien de temps elle pourra encore rester. « Je suis en train de remplir des papiers pour la CAF. Ils m'ont dit que je devrais obtenir un logement d'ici 13 à 14 mois. »

Famille rom

Même si elles admettent que leur situation en France n’est pas aussi rose que ce qu’elles avaient imaginé, Olivera et Zorca sont heureuses d’être là. Chaque anniversaire est l’occasion pour la famille d’organiser un grand dîner avec toute leur famille vivant à Grenoble. Quant à savoir combien de temps elles pourront rester dans l’Hexagone, les deux mères restent lucides : « Nous n’avons pas de travail et ne parlons pas français. Nous ne pouvons pas savoir précisément jusqu’à quand nous pourrons vivre ici. Cela dépendra si nous sommes expulsés », traduit Milena. 

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Gabriella et Doïna

Gabriella et Marius ont quitté la Roumanie en 2009. Après avoir vécu au camp de Moulissimo à Saint-Martin-d’Hères pendant six ans, ils ont été expulsés et sont venus s’installer avec leur fille Doïna (4 ans) au bidonville du rond-point Esmonin, en novembre 2014. Ils passent les premiers jours en tente. Marius s’attèle ensuite à la construction de leur cabane. Leur intérieur est meublé d’un lit, d’une petite commode, d’une table de chevet, d’un poêle ainsi que d’une télévision ancienne à écran bombé, surplombée d’une antenne. 

A venir

Marius a vécu une partie de son enfance en France. Avant de choisir de s’établir ici, il a séjourné en Espagne, Hongrie, Italie et Slovénie. « En franchissant la frontière française après m’être rendu dans tous ces pays, je me suis dit : c’est là que je veux passer le reste de ma vie. » Depuis la fin de son précédent contrat travail dans le bâtiment, Marius est à la recherche d’un nouvel emploi. « C’est dur de trouver du boulot pendant l’hiver. Le BTP ne recrute pas. » Le couple compte par ailleurs pour vivre sur l’aide sociale à l’enfance. « En France, cette aide est de 120 euros. En Roumanie, elle s’élève seulement à 10 euros », regrette Gabriella. 

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Claudia, Gabriella, Sarah, Doïna, Alejandro et une voisine

Le couple occupe une partie du bidonville où vivent également d’autres membres de leur famille comme André, le frère de Gabriella, Claudia, la sœur de Marius, Doïna, sa belle-sœur, et Sarah, sa nièce. 

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Doïna, belle-sœur de Marius, et Sarah, sa fille

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Claudia,sœur de Marius, avec ses fils, Alejandro et Sam

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Sarah, nièce de Marius et Gabriella

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André, frère de Gabriella et Sonia, fille de Sarah

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Sarah, Francesca, Doïna, Anna Maria, Sofia et Priya

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Il n’est pas rare que les membres de la famille se réunissent autour du téléviseur pour regarder des films bollywoodiens. « J’arrive à comprendre certains des mots en hindi de leurs chansons, explique Gabriella. Les Roms vivent en Europe depuis plusieurs siècles mais ils sont originaires d’Inde, d’où certaines similarités entre le romani et l’hindi. »

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Sam et Gabriella

Marius et Gabriella sont mariés depuis 11 ans. Lui était âgé de 18 ans, elle de 13 ans. « Mon mariage n’a pas été imposé par ma famille. Je suis tombée amoureuse de Marius et lui de moi. Cette situation est différente des usages de la culture rom où ce sont les parents qui décident des unions. Nous, nous sommes entre la culture rom et la culture roumaine. »

Nathalie Gresset

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